Lumineuse Sylvia Plath

Claude Pujade-Renaud, Les femmes du braconnier, Actes Sud

La rentrée littéraire de septembre à peine "digérée", voilà que les libraires pensent déjà à celle de janvier... Pauvres "petites nouveautés" de 2012 qui n'ont pas été lues, leur chance de survie rétrécit de jour en jour comme peau de chagrin. Il ne leur reste plus qu'un hypothétique passage en format poche pour une seconde chance... Ceci dit, reconnaissons que si le système peut se montrer cruel, il est tout de même très grisant pour le libraire de "saliver" par avance sur les titres qui sortiront une fois les fêtes de fin d'année passées. Ainsi, je dois vous avouer que je tressaille déjà de bonheur à l'idée de lire un nouveau Claude Pujade-Renaud.

J'ai découvert cette auteure très récemment, lors de la sortie en 2010 de son roman Les femmes du braconnier, sans doute un des titres qui m'a le plus marquée ces dernières années. Claude Pujade-renaud et Cécile Ladjali étaient d'ailleurs venues à l'époque pour une séance de dédicace dans la librairie où je travaille. Mille fois hélas ! La neige s'était particulièrement acharnée à tout blanchir ce jour là; le public était donc plus que clairsemé. De plus, pour faire bonne mesure et rendre vraiment mémorable cette journée, il a fallu compter avec le retard phénoménal du TGV qui amenait nos deux auteures dans notre belle province... Bref, un fiasco total... Malgré cela, ces deux grandes dames de la littérature française ont fait preuve d'une incroyable délicatesse, masquant leur déception très légitime et se montrant incroyablement accessibles avec un désir évident de partager. Je sais bien que la qualité littéraire d'un livre n'a rien à voir avec les qualités humaines de l'auteur, mais avouez que lorsque les deux sont là ce n'est pas plus mal !

Bon, trêve de bavardages et entrons dans le vif du sujet ! Les femmes du braconniers raconte l'histoire du triangle amoureux formé par 3 poètes : Sylvia Plath, Ted Hughes et Assia Wevill. Lors d'une fête étudiante à Cambridge en 1956, Sylvia Plath et Ted Hughes font connaissance et tombent immédiatement amoureux. Malgré une dépression latente qui la poursuit depuis son adolescence, Sylvia est une femme solaire et lumineuse, avec un côté félin qui envoûte complètement Ted  Hughes. Ils vont se nourrir l'un de l'autre, et ce, jusqu'à prendre tous les deux une formidable ampleur poétique. Toutefois, et c'était presque inévitable, ces deux génies vont aussi se dévorer mutuellement ... Après quelques mois de vie conjugale, ils s'installent à la campagne loin de Londres où ils espèrent pouvoir mener une vie simple faite de poésie, d'amour et de contact avec la nature... L'arrivée rapide de deux enfants va toutefois changer l'équilibre du couple, créant la place pour le nouvel amour de Ted Hughes : Assia Wevill. Quoi de plus banal me direz-vous qu'une passion amoureuse qui se termine et qui est remplacée par une autre ? Certes, mais trois êtres si intenses dans leur force intérieure (aussi bien créatrice que destructrice) ne peuvent que conclure les histoires le plus banales, par des fin les plus terribles. Mais chuttttttttt !, je n'en dirai pas plus...