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Les petits papiers de Stéphanie
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15 décembre 2012

Janos Székely : un nom imprononçable mais une plume inoubliable !

Janos Székely, L'enfant du Danube, Ed. Des Syrtes.

 

szekely

Parmi tant de qualités si utiles, les livres possèdent un don très rare et qui hélas me manque cruellement, à savoir : la patience. Ils peuvent rester nichés au chaud pendant des années sur vos étagères en attendant le jour où votre doigt hésitant s'arrêtera sur celui oublié jusqu'alors. Avouez qu'une telle fidélité est plutôt rare de nos jours !

Ainsi dernièrement, en manque de nouveautés palpitantes, je me suis engloutie dans les profondeurs de ma bibliothèque à la recherche de L'enfant du Danube qui y dormait douillettement depuis plus de 4 ans. Bien m'en a pris ! Comment ai-je pu laisser de côté pendant tant de temps un tel chef d'oeuvre ? Honte à moi ! Heureusement que la vie nous offre souvent l'occasion de nous racheter et je peux ainsi battre ma coulpe et profiter de ce blog pour crier haut et fort combien ce livre est un bijou de grand prix.

Il est épuisé dans sa version poche et il faut bien avouer que le nom "Janos Székely" est rarement cité en tout premier lorsque l'on énumère les plus grands écrivains du siècle. Eh oui, que voulez-vous, comme Calimero avait coutume de dire :" c'est trop injuste" ! La bonne nouvelle est qu' il existe toujours aux éditions des Syrtes. Raison de plus pour se battre et continuer à faire vivre un livre qui sera, j'en suis sûre, un jour ou l'autre de nouveau en format poche (ou en format numérique, ce qui pourrait presque être une bonne nouvelle si mon ulcère ne se réveillait pas à chaque évocation de ces fameuses "tablettes de lecture").

L'enfant du Danube fait partie de ces romans "populaires" à la Dickens, pleins de gouaille et d'intelligence. On y découvre la vie du narrateur Béla dans la Hongrie misérable des années 20. Fils d'une petite paysanne sans le sou et d'un père qui a joué les courants d'air dès sa conception, on ne peut pas dire que les bonnes fées de la destinée se soient penchées sur son berceau. Élevé à la dure dans sa tendre enfance par une ancienne prostituée qui n'a rien à envier aux Thenardier, il quitte son village natal à 14 ans pour Budapest où il essaiera de survivre avec sa mère tant bien que mal. Les temps sont durs, le travail rare et comme le répète Béla il n'y a que deux options pour les "prolos" de son espèce : être un brigand ou être un révolutionnaire. A lui de faire son choix sans se perdre en route ! Ce livre n'est donc pas le récit joyeux d'un privilégié à qui tout réussit. C'est une description sans concession de la Hongrie de cette époque où règne la corruption et où le plus grand nombre trime le ventre vide et ce jusqu'à la mort, pour quelques uns. Béla va en "baver des ronds de chapeaux" mais dès le départ le lecteur comprend dans son ton que non seulement il s'en sortira au bout du compte, mais aussi qu'il y aura dans son récit de l'humour et de l'émotion saine et revigorante...

En tout cas, une chose est sûre, la Hongrie de ces années là fait partie dorénavant de mon top 10 "des époques et lieux où je n'aurais pas aimé vivre" ! Quoique l'idée de me balader dans les rues de Budapest au son de la musique tsigane qui s'échappe de la terrasse des cafés reste tout de même bien alléchante...

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