Julie Wolkenstein, Adèle et moi, P.O.L

N'en déplaise à certains grands critiques littéraires qui signent dans des publications prestigieuses, la personne la plus "prescriptrice" en librairie est sans conteste Olivia Lamberterie quand elle s'enflamme pour un de ses coups de coeur dans Télé matin ! L'effet est radical, dans les heures qui suivent, de nombreuses lectrices (oui, faut bien avouer que c'est surtout un public féminin) "débarquent" en librairie pour réclamer le précieux roman vu tantôt.. Bien entendu, généralement le stock ne dépassant pas la quinzaine d'exemplaires, elles sont bien trop souvent reçues par cette ritournelle exaspérante "Nous ne l'avons plus, il faut attendre une huitaine de jours que la commande arrive..."

C'est ainsi que courant janvier j'ai vu arriver ce lot "d'impatientes fébriles", toutes à la recherche du livre de Julie Wolkenstein, Adèle et moi, porté aux nues le matin même à Télé matin ("The place to be", je vous dis !). Il n'en fallait pas plus pour piquer ma curiosité et mettre ce gros roman dans ma pile de livres à lire (qui telle la Tour de Pise tend à pencher de plus en plus dangereusement !)

Après l'avoir dévoré goulûment, je peux donc vous assurer à mon tour, et en vous regardant dans les yeux (enfin presque !), qu'effectivement ce roman est à lire absolument ! L'idée de départ est assez simple et presque banale : en fouillant dans les papiers de son père décédé, l'auteure retrouve quelques éléments sur la vie de son arrière grand-mère Adèle. Julie Wolkenstein s'attelle alors à la tâche et enquête pour faire revivre cette femme formidable de "bonne bourgeoisie" mais un peu atypique. A travers elle, c'est tout un monde que l'on découvre : celui de ces familles aisées entre la fin du XIXe et le milieu du XXe, à une époque où les belles demeures cachaient aussi parfois bien des secrets. J'ai vraiment été emportée par ce roman où l'on ne s'ennuie pas un seul instant et dont les personnages possèdent toute la profondeur psychologique des meilleurs romans français du XIXe siècle... Je dois avouer toutefois que dans les vingt premières pages, j'ai été un peu déstabilisée par le style particulier de Julie Wolkenstein que je découvrais pour la première fois. Je trouvais certaines phrases trop longues et trop complexes pour en suivre facilement le déroulé. L'auteure a écrit une thése sur Henry James et admire Proust, ceci explique peut-être cela. Cependant, très vite je me suis retrouvée complètement prisonnière de l'univers romanesque de Julie Wolkenstein et de son savoir-faire si impressionnant !

Adèle, Julie et Olivia, le tiercé gagnant !

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